- rocou
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• 1614; altér. de urucu, mot tupi♦ Colorant d'un beau rouge orangé qu'on extrait des graines du rocouyer. Teindre avec du rocou ( v. tr. <conjug. : 1> ROCOUER , 1640 ).rocoun. m. Colorant d'un rouge orangé tiré de la gelée enveloppant les graines du rocouyer.⇒ROCOU, subst. masc.,,Colorant naturel, pigment végétal caroténoïde extrait du rocouyer`` (LUQ.-BOUD. Lait. 1981). La préparation de certains produits alimentaires demande l'emploi de certains colorants naturels ou artificiels (orseille, orcanette, campêche, nerpruns, rocou (...)) (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 110). V. palma-christi ex.REM. Raucourt, subst. masc., var. Il est trop clair, votre raucourt, murmura-t-elle (...). Les marchandes croient garder religieusement le secret de cette teinture, qui provient simplement de la graine du rocouyer; il est vrai qu'elles en fabriquent avec des carottes et des fleurs de soucis (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 826).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. dep. 1762: rocou, roucou (id. ds Lar. Lang. fr.); LITTRÉ: rocou, roucou, rocourt, raucourt, rancourt; ROB.: rocou, raucourt. Étymol. et Hist. 1614 roucou, ouroucou (CLAUDE D'ABBEVILLE, Hist. de la Miss. des PP. Capucins à l'Isle de Maragnan, f ° 257a ds KÖNIG, p. 177); 1615 rocou (YVES D'EVREUX, Suite de l'hist. des choses plus mémor. advenues en Marignan es années 1613 et 1614, p. 212, ibid.). Empr. au tupi-guarani urucú, rucú, rocú (v. KÖNIG, p. 178 et FRIED., p. 546a-b). On note également vsub [lire vruc] en 1558 (THEVET, Singularitez de la France antarctique, fol. 56b ds KÖNIG, p. 177).
DÉR. 1. Ro(u)couer,(Rocouer, Roucouer) verbe trans. Colorer ou teindre avec du rocou. (Dict. XIXe et XXe s.). — [], (il) rocoue [-ku]. Ac. 1798, 1835: roucouer (id. ds LITTRÉ); 1878: ro-, rou- (id. ds Lar. Lang. fr.). ROB.: ro-. — 1re attest. 1640 (P. BOUTON, Relation de l'establissement des François depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique, p. 39-40 ds ARV., p. 433); de rocou, dés. -er. 2. Ro(u)couyer,(Rocouyer, Roucouyer) subst. masc., bot. Grand arbrisseau des terres chaudes (Inde et Amérique équatoriale) connu pour les propriétés tinctoriales de l'enveloppe de sa graine. Les marchandes croient garder religieusement le secret de cette teinture, qui provient simplement de la graine du rocouyer (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 826). — [
]. Ac. 1798, 1835: roucouyer; dep. 1878: ro-, rou- (id. ds Lar. Lang. fr.). LITTRÉ: rocouier, rocouyer; ROB.: ro-. — 1res attest. 1645 rocchouier (G. COPPIER, Hist. et voyage des Indes occidentales, p. 52 ds KÖNIG, p. 178, note 3), 1722 roucouyer (J.-B. LABAT, Nouv. voyages aux Isles de l'Amérique, t. 1, p. 97 ds FRIED., p. 546), 1834 rocouyer (BOISTE, Hist. nat.); de rocou « id. » (1658, ROCHEFORT, Hist. nat. et mor. des Iles Antilles de l'Amérique, p. 74 f. ds KÖNIG, p. 177), même mot que rocou, suff. -(i)er.
BBG. — QUEM. DDL t. 5, 10, 18 (s.v. rocouyer).rocou [ʀɔku] n. m.ÉTYM. 1614; roucou, 1629; altér. de urucu, mot d'une langue indienne du Brésil.❖♦ Colorant d'un beau rouge orangé qu'on extrait des graines du rocouyer. || Teindre une étoffe avec du rocou. ⇒ Rocouer. — REM. On rencontre parfois le mot sous la forme altérée raucourt [ʀɔkuʀ].0 Elle regarda dans un petit pot plein d'une sorte de teinture rouge. — Il est trop clair, votre raucourt, murmura-t-elle. — Le raucourt sert à rendre à la maniotte une belle couleur jaune. Les marchandes croient garder religieusement le secret de cette teinture, qui provient simplement de la graine du rocouyer; il est vrai qu'elles en fabriquent avec des carottes et des fleurs de soucis.Zola, le Ventre de Paris, V, t. I, p. 104.❖DÉR. Rocouer, rocouyer.
Encyclopédie Universelle. 2012.